Nicolas MEURILLON

Nicolas MEURILLON, quadragénaire français, vit à Hong Kong et en Chine du Sud depuis 2006. Il exerce une double activité de designer industriel et d’écrivain. Créatif et pragmatique, il aime sortir des sentiers battus tout en préservant la cohérence de ce qu’il crée. Rôliste passionné depuis 1991, il parvient avec brio à inventer et faire vivre des personnages complexes, attachants ou détestables, développant des valeurs fortes, ou au contraire, un sens de l’opportunisme insupportable. Pour autant, ses personnages ne sont jamais manichéens. On lit ses romans comme l’on regarde un film, dans lequel l’action laisse, aux bons moments, percer l’humour et les sentiments.

Voilà, ça, c’était pour l’introduction. Dans ce qui suit je vais plutôt vous parler de ma façon de travailler, de ce que j’aime, etc…

Mon process d'écriture...

Je commence toujours par l’univers et les personnages principaux ; avant l’histoire, même si j’en ai souvent une vague idée au démarrage.

Je rassemble tout ce que je fais dans un seul endroit. Pour cela, j’utilise le logiciel Scrivener (sous OS X, mais une version Windows existe). C’est un logiciel très complet, qui me permet d’organiser mes recherches, la création de l’univers, des personnages, mais aussi de tout le manuscrit.

Si vous envisagez d’écrire, un conseil : passez sous un logiciel de type Scrivener ou Storyist, plutôt que sous Word ou autres traitements de texte, ça vous change la vie, vraiment. L’important n’est pas tant l’interface (même si l’ergonomie compte beaucoup), mais surtout la capacité à organiser votre travail d’écriture. Identifier vos modifications, conserver différentes versions de vos chapitres (souvent une quinzaine, pour moi, afin de toujours pouvoir revenir en arrière).

Voici par exemple à quoi ressemble mon fichier de travail, dans la section recherches.

Ensuite pour tout ce qui est chronologie de l’univers (et des romans) j’utilise un logiciel de chronologie (ici Aeon Timeline 2). Ainsi je peux m’assurer d’avoir les bonnes dates, ou bien encore de connaître l’âge des personnages lors des différents évènements. Ou bien encore suivre le passage du temps dans les romans de façon pragmatique, et pouvoir écrire de manière réaliste d’un point de vue du passage du temps.

J’écris presque toujours en musique. Je la choisis fonction des scènes que j’écris, afin d’être dans l’ambiance. Par contre, lorsque je relis, ou que j’apporte des corrections, je préfère le silence.

Pour le premier tome d’Hégémonie Galactique j’ai posé d’abord une trame très générale, sans la découper en chapitres. Ce n’est qu’ensuite, au fur et à mesure des chapitres, que le roman a commencé à prendre vie.

De manière générale j’ai préféré faire vivre l’histoire, en commençant par créer un climat de tension commerciale et militaire entre 2 grandes puissances (situation de départ), puis imaginer ce que feraient les personnages en me basant sur ce qu’ils étaient et ce qu’il était logique qu’ils souhaitent faire. J’ai donc fonctionné de manière holistique, en prenant le point de vue de tous les personnages. Et plutôt que d’arranger l’histoire avec des évènements qui me facilitaient l’écriture, j’ai préféré “laisser le soin” aux personnages de “trouver par eux-mêmes” des solutions. Et puis bien sûr j’y ai ajouté des évènements indépendants de leur volonté. Du hasard. C’est ce qui fait, pour ma part, que mon roman a été écrit de manière rigoureuse mais également fluide, avec pour autant une certaine dose d’inattendu.

C’est aussi grâce à cette façon de fonctionner que des personnages ont vraiment pris vie. Par exemple la relation entre Tanya et Katarina n’étaient pas du tout prévue, mais elle s’est imposée d’elle-même, car c’était assez logique et correspondait bien à la psychologie des deux personnages et des évènements.

Pour la mise en page j’utilise Adobe InDesign, qui a le mérite d’être très complet et de me donner un contrôle total sur la mise en page. Je l’utilise pour la version papier (corps de texte et couverture), mais aussi pour la version électronique.

Ce que j'aime...

La musique (même si je ne joue pas d’un instrument). J’ai des goûts très éclectiques (du pop-rock au jazz, du classique (et musiques de films) au symphonique rock, entre autres choses). S’il y a pour moi un des traits Humains vraiment positif, et pour lequel nous sommes doués, c’est bien la musique. Par exemple le travail de Thomas Bergersen m’a beaucoup inspiré pour Hégémonie Galactique.

Les films, bien sûr. Bienvenue à Gattaca est mon film préféré. Plus récemment, j’ai adoré Passengers, notamment les implications temporelles et leur impact sur la vie des personnages. In time était également très intéressant, avec un concept original.

Le rire. Même si Hégémonie Galactique est un roman sérieux, j’ai tenu à y mettre un peu d’humour. Pas pour en alléger l’ambiance mais simplement parce qu’il est logique pour la plupart des personnages d’avoir un certain sens de l’humour. Je regrette par exemple la dissolution de Les Nuls et la disparition de Coluche et de Desproges.

Le jeu de rôle avec des amis, dans différents univers Fantasy (D&D, Rolemaster, L5R, Tiers Âges, Vampire Dark Ages), “Contemporains” (Pavillon Noir, Cops, Hunter, Werewolves, Vampire Masquerade, INS/MV, Kult), ou Futuristes (Polaris, Star Wars). J’aime à penser qu’une bonne part de mon habileté à jongler avec les personnages de mes romans me vient de mon passé de rôliste.

Il y a encore plein de choses à dire, mais je vais construire cette section au fur et à mesure.

Ce que je n'aime pas...

Les comédies musicales. C’est tellement loin de toute réalité pour moi… Genre : les personnages vont s’engueuler, mais non, ils se mettent à chanter, les uns après les autres… C’est tellement peu réaliste que j’ai vraiment du mal avec ça. Sans parler des chansons/musiques, jamais à mon goût.

Pour le reste, la liste est longue, donc je fais une pause. La suite, plus tard.